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« Alceste à bicyclette » de Philippe Le Guay

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N’emmenez pas un Américain voir « Alceste à bicyclette », il n’y comprendrait (fichtre) rien ! Et c’est (aussi) pour des films comme ça, qu’on aime le cinéma français. Gauthier Valence  (Lambert Wilson) et Serge Tanneur (Fabrice Luchini) se retrouvent après plusieurs années pour répéter « le Misanthrope » de Molière, qu’ils interprèteraient ensemble, sur les planches à Paris. Sauf que ces deux-là, depuis qu’ils se sont croisés sur un tournage, n’ont pas choisi  les mêmes trajectoires. Dépressif, Tanneur s’est retiré sur l’île de Ré dans une maison léguée par un oncle sans descendants. Valence a choisi  lui, de passer « de l’autre côté » en interprétant le rôle d’un chirurgien dans une série à succès diffusée sur TF1. Leur seul point commun? Aucun des deux n’est prêt à lâcher, comme ça, le rôle principal d’Alceste pour celui de Philinte. Ils alterneront. Une première ! Qui satisfera le besoin d’être à nouveau désiré de l’un, la quête de reconnaissance du métier de l’autre. Alors, tout ira bien, croient-ils.

Et c’est ce qui fait la force du film de Philippe le Guay, car bien plus qu’Alceste et Philinte, les deux comédiens sont avant tout, et chacun dans leur genre, des Narcisse qui iront  jusqu’à se livrer un combat sur le terrain  sentimental. Inutile de préciser que c’est dans les bras du plus prêt-à-tout que tombera la seule belle italienne de l’île, interprétée par Maya Sansa.

Le Misanthrope ne se jouera peut-être pas, mais Alceste à bicyclette tient sur la présence de deux acteurs, parfaits dans l’interprétation. Fabrice Luchini y joue … Fabrice Luchini, râleur comme il aime se montrer, exalté comme il adore se mettre en scène à la radio, la télé, sur scène, partout. Et Lambert Wilson qui, à première vue peut mettre mal à l’aise le spectateur naïf, joue si bien le mauvais comédien qu’il en ressort excellent.

Reste enfin, de cette comédie cynique, le souvenir d’une scène où Luchini, habillé en Alceste, nous livre un moment, plus proche de la fable satirique que du cinéma, d’une force incroyable.

Film 1h44, en salles depuis le 16 janvier.

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